La Version sourde et malentendante (VSM) est un sous-titrage particulier qui mentionne, par le biais de différentes couleurs, une variété d’informations sonores telles que : les dialogues (champs, hors-champs ou off), les bruits et la musique. De plus, ce type de sous-titrage doit tenir compte de certaines variables techniques ou de simplifications (vulgarisations) pour rendre la lecture confortable. Une adaptation est souvent nécessaire, surtout au niveau des bruits ou de la musique, afin de transmettre certains sentiments ou informations non présentes à l’image.
A la suite, vous trouverez une initiation sur le sous-titrage VSM. N’hésitez pas à nous contacter pour avoir plus d’informations. L’association SDD a créé la présente formation conjointement à la SCOP le Joli Mai.
Aegisub, logiciel libre et gratuit
Il s’agit du logiciel que nous utilisons pour les sous-titrages VSM puisqu’il est un des seuls à permettre la colorisation des textes. Il exporte les sous-titres en format .ass qui fonctionne très bien sur le lecteur VLC. Par contre, ce format n’est pas compatible avec les logiciels de création de DVD. Téléchargez la version de Aegisub compatible avec votre système d’exploitation en suivant ce lien.
Quelques réglages :
Avant de commencer, voici un petit réglage important à faire pour les besoins du sous-titrage VSM (vous comprendrez plus loin)
- Allez dans les options (PC : affichage -> option / MAC : Aegisub -> préférences)
- Aller dans menu “Interface” et là…
- Maximum caracter per line = 38
- Character per second warning = 14
- Character per second error = 19
- “Ignore whitespace” et “ignore punctuation” NE doivent PAS être sélectionnés
Dictionnaire :
Le logiciel ne viens pas avec le dictionnaire français intégré. Voici le lien pour le télécharger : http://www.aegisub.org/downloads/#dictionaries
Une commande INDISPENSABLE :
Pour forcer un retour à la ligne, il faut faire la commande \N (anti-slash, puis N MAJUSCULE)
Polices :
Eviter la police Arial ou Times. Exemple de bonnes polices : Helvetica, Tahoma
Styles :
Si vous travaillez avec des styles et que vous sous-titrez avec des collègues, il conviendra d’utiliser les mêmes réglages.
Partie 1 – Les règles
Le texte
- Le texte est retranscrit dans son intégralité, sans allègement ni simplification, en
respectant le niveau de langue. S’il y a des fautes, il faut les transcrire. - Si le temps de lecture ne permet pas d’afficher l’intégralité du texte, alors on procède à une adaptation de ce texte (cf temps de lecture). Le sens et le niveau de langue sont bien sûr respectés.
- Les lignes sont découpées de manière à suivre la logique de la construction
grammaticale de la phrase. Il est préférable de séparer deux cartons de sous-titres par une fin de phrase. Si cela n’est pas possible, privilégier la séparation à l’endroit d’une virgule ou, en dernier recours, par une conjonction (de coordination ou de subordination). - Un français correct est impératif ! Orthographe, conjugaison, grammaire, syntaxe, ponctuation.
Ponctuation et typographie
- Le tiret (-) indique systématiquement un changement de locuteur. Il n’est pas remis si le locuteur reparle après un silence ou une indication sonore ou musicale.
- Le point d’exclamation (!) est réservé à la colère ou à une voix forte. À utiliser avec
parcimonie ! - Les points de suspension (…) sont utilisés lorsqu’une phrase n’est pas terminée et se poursuit plus loin, ou bien lorsque l’intention est clairement suspensive. À utiliser avec parcimonie…
- L’astérisque (*) est utilisé pour les sons provenant de : haut-parleur, radio, télévision, téléphone… L’astérisque sera de la couleur du sous-titre. L’astérisque sera placé sur le 1er sous-titre et répété uniquement en cas de changement de locuteur (c’est-à-dire au prochain tiret).
- Les guillemets utilisés sont ceux-ci : “ ”, et non ceux-ci : « ».
- Les parenthèses ( ) peuvent servir à donner une indication sur qui parle, une précision sur la voix du locuteur, la langue dans laquelle il s’exprime si besoin.
- Si plusieurs personnes parlent en même temps et disent la même chose, on utilise les MAJUSCULES. Par contre, si le cas se présente sur une longue durée, il sera privilégié d’indiquer entre parenthèses au début et d’utiliser des minuscules.
- Si les dialogues ne sont pas identifiables, on utilise (…) en blanc.
- En français, les ! ? et : sont précédés d’un espace.
Colorisation des sous-titres
Blanc : |
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Jaune : |
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Rouge : |
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Magenta : |
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Cyan : |
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Vert : |
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Pense bête des voix-offRègle générale: Exemples :
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Paramètres
- Le sous-titre est positionné horizontalement en-dessous de la source sonore. Si celle-ci n’est pas identifiée ou est hors champ, le sous-titre est centré.
- 14 caractères par seconde sont affichés, maximum 18 caractères par seconde.
- Un sous-titre contient 38 caractères maximum par ligne.
- Un sous-titre contient 2 lignes de texte maximum.
- On laisse 5 images minimum entre chaque sous-titre.
- Un sous-titre a une durée minimum de 1 seconde.
Changements de plans
- L’affichage d’un sous-titre s’arrête 4 images avant un changement de plan.
- L’affichage d’un sous-titre démarre 4 images après un changement de plan.
- Cas d’un sous-titre qui chevauche un changement de plan : le sous-titre démarre 12 images avant le changement de plan. De la même manière, le sous-titre s’arrête 12 images après le changement de plan.
Partie 2 – Les nuances
Penser les sons en images
Lorsque l’on sous-titre un film pour un public sourd et malentendant, il faut toujours garder en tête de représenter les sons par des images simples. Ceci est très important pour les sons et la musique puisqu’il s’agit toujours de représentations subjectives de la part du sous-titreur.
D’ordre général, il ne faut pas retranscrire les sons qui appuient l’émotion véhiculée par l’image. Par exemple :
Sur ce genre d’image, il est très courant d’entendre un bruit de scintillement qui évoque la richesse. Dans ce cas, il ne faut pas mentionner le sous-titre puisque l’émotion est déjà perceptible par l’image.
Par contre, un bruit qui apporte une information complémentaire à l’image ou une émotion contraire à ce que l’on voit, alors il faut le mentionner. Par exemple :
Si ce personnage pense à de la richesse et qu’un scintillement ce fait entendre, alors il faut le mentionner.
Autres cas
- Il faut mentionner tout ce qui se passe en hors-champs et qui n’est pas visible à l’image (porte qui ferme, voiture démarre/s’arrête, personnage crie, etc.)
- Aussi, si vous tentez de décrire le son en décrivant se qui se passe à l’écran, c’est qu’il est inutile de mentionner ce son !
- Éviter d’écrire “bruit de…”, la couleur rouge suppose déjà qu’il s’agit d’un bruit.
- Pour les ambiances (rue, plage, parc, etc.) il est habituellement inutile des les mentionner (les sourds n’entendent pas ces ambiances dans la vie quotidienne !) Par contre, il faut mentionner si l’ambiance au son ne correspond pas à celle de l’image, s’il n’y a pas d’image ou si l’ambiance est anormale (très forte, très faible, stressante, etc.)